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Publié : 8 juillet 2011

’Rembrandt ou la lumière réinventée’, une conférence de Françoise Caillet-Mangin

- Mardi 28 mars 2006 Amphithéâtre Schumpeter, Pôle universitaire Lamartine, Dunkerque
- http://www.convivialiteenflandre.org/index.php?option=com_content&task=view&id=167

Le seul document nous confirmant la date de naissance de Rembrandt est le guide recensant les merveilles de Leyde publié par ORLERS en 1641 ’’ Rembrandt- 15juillet 1606 ’’.

Huitième enfant du meunier Harmen Gerritszoon van Rijn, et de Neeltgen Willems Van Zuytbroeck, le futur artiste est inscrit à l’école latine, puis à 14 ans, à l’université de Leyde, établissement extrèmement réputé. N’étant attiré que par la peinture, ses parents décident de le placer en apprentissage chez SWANENBURGH, honnête peintre classique à LEYDE, puis chez LASTMAN à Amsterdam.

Même si cette dernière année de formation est rapide (six mois), elle sera décisive. Rembrandt apprend indirectement l’art du CARAVAGE et de ELSHEIMER. Les oeuvres de jeunesse comme La Lapidation de saint Etienne, témoignent de cette double influence.

photo [’’La Lapidation de saint Etienne’’]

La Lapidation de saint Etienne, Rembrandt, 1625, peinture sur
panneau de chêne, 89,5x123cm, Musée des Beaux-Arts, Lyon

Déjà sûr de lui, Rembrandt rentre à Leyde où il ouvre son propre atelier en collaboration avec Jan LIEVENS. Gerrit DOU est le premier de ses nombreux élèves.

Gérard ou Gerrit Dou (Dov ou Dow ; Leyde, 1613 - id., 1675) était un peintre, dessinateur et graveur hollandais. Il commença par apprendre la gravure sur cuivre et la peinture sur verre. De 1628 à 1631, il fut l’élève de Rembrandt ; il imita d’abord son style, lui empruntant certains de ses sujets (scènes bibliques, portraits et études de têtes), puis s’orienta vers la représentation de scènes de genre dans des intérieurs.

Il utilisait des effets de clair-obscur en figurant un éclairage provenant d’une bougie ou d’une fenêtre et peignait les objets de façon très méticuleuse, employant une facture lisse d’aspect émaillé (Le Médecin, 1653). Il devint rapidement célèbre de son vivant, forma de nombreux élèves, et fonda en 1648 la nouvelle gilde de Saint-Luc. Son oeuvre fut également très appréciée durant tout le XIXe siècle.

Amsterdam est une ville en plein développement et c’est là que Rembrandt choisit de s’installer vers 1630. Il mène là une vie très confortable, au côté de SASKIA, qu’il épouse en 1634. Les commandes se multiplient. La Leçon d’anatomie du professeur Tulp, 1632, lui amène des clients très variés qui cherchent à se faire portraiturer.

photo [’’La Leçon d’anatomie du professeur Tulp’’]

La Leçon d’anatomie du professeur Tulp, Rembrandt,
1632, huile sur toile, 169 x 216 cm, Mauritshuis, La Haye

Le jeune état hollandais n’a pas encore les moyens de faire appel à Rembrandt et les Pays Bas du Nord sont protestants ; les temples ne possèdent ni toiles, ni retables. Toutefois, une partie importante de l’oeuvre du peintre est consacrée aux thèmes bibliques. Nous ne connaissons toujours pas les convictions religieuses de Rembrandt. Son père s’est converti au calvinisme, alors que son épouse était restée catholique.

Cette vie dorée - vite critiquée - va être entourée de deuils ; plusieurs enfants du couple décèdent. Seul Titus vivra, et finalement Saskia meurt en 1642.

Pour élever Titus, Rembrandt engage Geertje DIRCKS puis Hendrickje STOFFELS. Toutes deux deviennent les maîtresses du peintre. Le peintre vit au-dessus de ses moyens. Les commandes diminuent, les dettes s’accumulent... De même que les procès pour liaisons illicites...

Les marchands et les clients s’éloignent de son atelier. Le peintre vieillit et doit faire face encore à de rudes épreuves : sa compagne puis son fils meurent. Le 4 octobre 1669, Rembrandt décède à 63 ans, dans la misère.

Des fouilles sont effectuées en 1985 dans l’église où il a été enterré. On a trouvé quelques ossements. Mais nombreuses sont les personnes enterrées à cet endroit.

Nous avons lu le texte qui suit - Rembrandt et la lumière - de Joseph Joubert, 1861, sur le site de l’Encyclopédie de l’Agora. Il nous touche. En voici un extrait choisi pour le dépliant d’inscription. N’hésitez pas à en poursuivre la lecture. Le lien est en bas de page.

" C’est une si belle chose que la lumière, que Rembrandt, presque avec ce seul moyen, a fait des tableaux admirables. On ne conçoit point de rayons et d’obscurité qui appellent plus puissamment les regards. Il n’a, le plus souvent, représenté qu’une nature triviale, et cependant on ne regarde pas ses tableaux sans gravité et sans respect. Il se fait, à leur aspect, une sorte de clarté dans l’âme, qui la réjouit, la satisfait et la charme. Ils causent à l’imagination une sensation analogue à celle que produiraient les plus purs rayons du jour, admis, pour la première fois, dans les yeux ravis d’un homme enfermé jusque-là dans les ténèbres. [...] "

Joseph Joubert, Pensées, maximes, essais et correspondance, recueillis et mis en ordre par Paul Raynal, Paris, Didier et Cie, 1861, tome II, p. 20-21

À lire :

- Rembrandt - L’ombre d’or, Nadeije Laneyrie-Dagen, Pierre Wat ou Jean-Daniel Baltassat, Télérama HS n°133, janvier 2006
- Manuel Jover, "Rembrandt, entre mythe et réalité", in Connaissance des Arts n° 636, mars 2006, pp. 42-55
- Eugène Fromentin, Les Maîtres d’autrefois, Paris, 1876. Le chapitre XVI concernant Rembrandt est au bas de la page Rembrandt de l’Encyclopédie de l’Agora, à la rubrique des textes associés. Il se trouve facilement chez les bouquinistes.
- Pascal Bonafoux, Rembrandt, le clair l’obscur, Gallimard Découvertes, Paris, 2006
- Gérard Dessons, Rembrandt, l’odeur de la peinture, L. Teper, Paris, mars 2006
- Svetlana Alpers, L’atelier de Rembrandt - La liberté, la peinture et l’argent, trad. Jean-François Sené, Gallimard, NRF Essais, Paris, 1991
- Simon Schama, Les Yeux de Rembrandt, Seuil, Paris, 2004, Bibl. mun. Dunkerque, cote 759.949.2 REM
- Christopher Wright, Rembrandt, Trad. Paul Alexandre, Citadelles & Mazenod, Paris, 2000

À cliquer :

Le dossier Rembrandt sur l’Encyclopédie de l’Agora avec de nombreux liens pour mieux connaître la vie de l’artiste et redécouvrir son oeuvre peint, gravé ou dessiné.
La question de l’attribution avec l’exemple d’une Tête de vieillard dans une "brève" du 13 janvier 2004 sur le site toujours pertinent de La Tribune de l’Art.
L’article documenté En lisant les autoportraits de Rembrandt de Florin Rogojan sur le site ouvert et éclectique Respiro.

Page crée par Monique Vyers le 1er mars 2006 sur un texte de Françoise Caillet Mangin,
bibliographie par Sabine Wetterwald, dernière actualisation le 11 mars 2009